Baptême topographique
Histoire de la carte Dufour
Une carte doit fournir des informations aussi claires que possible. L’inscription de deux noms différents pour un même lieu n’était donc autorisée dans la carte Dufour que dans des cas exceptionnels. Non seulement les endroits situés dans les régions bilingues, mais aussi, par exemple, Blüemlisalp : la destination de randonnée populaire aujourd’hui, avait deux noms dans la langue vernaculaire : les habitants du Kiental appelaient l’alpage « Frau ».
Ainsi, dans la première édition de la carte Dufour, l’alpage apparaît en 1854 sous le nom de « Blüemlisalp ou Frau ». Ce n’est qu’en 1873 que cette ambiguïté a disparu dans la carte Siegfried, qui a succédé à la carte Dufour. Le choix tardif en faveur du nom plus fleuri est peut-être aussi dû au fait qu’il était lié à une vieille légende : cet alpage autrefois fleuri avait été transformé en un désert de pierre et de glace parce que son propriétaire s’était comporté de façon déplorable et blasphématoire.
La carte Dufour a été l’occasion de la première désignation officielle du lieu sous le nom de « Blüemlisalp ». C’est l’un des nombreux lieux-dits qui, grâce à la carte, se sont répandus au-delà de la région et se sont fait connaître dans toute la Suisse.